Le site abbatial est restructuré au début du 16^e siècle par l’abbé Pierre de Mareuil, commanditaire d’un imposant ensemble architectural résolument tourné vers le paysage alentour.

Relié à l’abbaye par un pont coudé, un vaste jardin est aménagé sur la rive gauche de la Dronne, agrémenté de « reposoirs » (des pavillons de repos) munis d’un banc et ouverts sur les parterres par une grande arcade à colonnes et entablement corinthiens.

Préalablement doté d’une nouvelle résidence abbatiale (aujourd’hui disparue) par Amanieu d’Albret entre 1504 et 1520, le monastère est aussi pourvu d’un grand pavillon de plan carré situé à l’angle sud-est de la cour. Destiné à l’abbé, ce petit logis isolé est largement ouvert par de grandes fenêtres à meneau sur la Dronne et, au-delà, sur le grand jardin s’étendant en face.

Mais c’est le neveu de Pierre de Mareuil, l’abbé Pierre de Bourdeille, mieux connu sous le nom de Brantôme, qui fit prospérer le site abbatial à partir des années 1550.

C’est ce même Brantôme qui parvint à protéger l’abbaye des troupes protestantes conduites par l’amiral Coligny en 1569.

La naissance et le développement de la ville de Brantôme sont directement liés à la présence d’une abbaye bénédictine, dont la première mention remonte à 817. La fondation de l’établissement religieux, sur un ancien ermitage, est traditionnellement attribuée à Charlemagne, qui aurait lui-même déposé les reliques de saint Sicaire (reliquaire conservé dans l’église abbatiale).

Enserrée entre la falaise creusée de salles troglodytes et la Dronne, au nord-ouest de la ville, l’abbaye était défendue à l’est par un mur surplombant la rivière, remplacé depuis par une balustrade. Cette enceinte était interrompue par deux portes fortifiées, la porte des Réformés et son pendant la porte Saint-Roch, toutes deux en partie conservées.

Edifié dans la deuxième moitié du 11^e siècle, le clocher isolé de l’église abbatiale est considéré comme un des plus anciens clochers à gâbles de France. Haut de 35 mètres, il est campé sur le substrat rocheux qui l’élève considérablement. L’église abbatiale des 12^e et 13^e siècles, orientée au nord-est, est flanquée à l’ouest du cloître dont il reste aujourd’hui l’aile nord datable de la deuxième moitié du 15^e siècle. Cette galerie donne sur la salle capitulaire voûtée d’ogives sur pile centrale, surmontée par le dortoir originel.

Située à 30 kilomètres au nord de Périgueux, la ville de Brantôme est enserrée dans un méandre de la Dronne au nord et par un bief artificiel au sud qui aurait été creusé par les moines dès l’époque carolingienne. Trois anciennes paroisses forment aujourd’hui le territoire communal : celle du bourg, celle de Saint-Pardoux-de-Feix et celle de Saint-Laurent-de-Gogabaud, dont une petite partie, située sur la rive droite de la Côle, a été cédée à la commune de Condat-sur-Trincou en 1859. Le site abbatial, le bourg et ses abords immédiats constituent une ZPPAUP depuis 1990.

La grande aile monastique développée le long de la Dronne, occupée par la municipalité depuis la fin du 19^e siècle, résulte quant à elle de deux édifices dont les façades ont été harmonisées.

Elle se distingue par un étonnant escalier à volées droites autour d’un vide central.